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Offertoire

by SÜHNOPFER

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1.
Les fidèles se pressent dans la chapelle aux murailles décrépites Et noircies par la fumée des cierges, Pratiquent les ablutions, honorent le thaumaturge, Jurant sur les évangiles, ils s’agenouillent dans une ultime prière. Le cortège défile dans les allées poussiéreuses et sous leurs pieds, La voix des morts se prolonge dans l'église souterraine, Parmi les cercueils vermoulus, les chairs pétrifiées, Les suaires tombés en lambeaux dans une indescriptible puanteur, Et les saintes entrailles, rongées par le pourrissement et la haine. Les lamentations des défunts à jamais sans réponse, Inhumés dans ces abîmes Où la terre prend vie et régurgite les restes mortuaires, Abandonnés aux vents du passé Qui emportent au loin les glorieux et saints mystères… Macabres apôtres s'élevant sur de pieux cadavres Trompés par d'obscures et vaines promesses, Lors de sordides cérémonies gangrenées de fables incantatoires, De sorcelages immémoriaux et d'exhorcisses… Ils sont morts avec le christ Et leur vie reste à jamais gâchée avec lui en dieu. "Après le pêché qui a terni leur regards, Accorde-leur seigneur de contempler ton visage !
2.
Dans les restes du beffroi de Montmorillon, L'olifant d'argent tinte encore lugubrement. "A fulguribus et tempestate libera nos domine" Pour éloigner les aurisses et les revenants. Tours crevassées et archières évoquent de fantomatiques résurgences… Perthus, dévoué au mal par le sang du diable, Viola la pâle et blanche vierge Qui mourut en entonnant la complainte de saint-Pardoux. Depuis, ses gémissements et sanglots S'engouffrent dans les rochers tels une cascade plaintive. La dame du chastiau de Montaigne, délaissée et trahie, Sombre dans une vengeance ulcérée… Au loin, à l'appel funèbre du cor commence la chasse maligne, Effroyable procession à la lumière des torches. À l'approche des chevaux sous la poterne La herse rouillée, fermée depuis des siècles, grince et s'ouvre à nouveau, Le glas funèbre couvre les chants pieux et ne sonne point baptesailles. Le château s'effondre, les courtines s'écroulent Ensevelis sous les ruines ils gisent encore, Écrasés, mutilés sous les pierres et le bois pourrié. Et les soirs d’aurisse, la chanson des ruines ranime le donjon mort…
3.
La brume blanche engloutit les collines peu à peu Et prend possession de l’épaisse et sombre sylve, Les chênes, sentinelles innombrables, gardent secrètement cette vallée Où avec fracas le torrent des eaux noires déverse sa haine. Après de mauvaises charrières escarpées, En une place que nul trébuchet ne peut atteindre, Apparaît la tour maîtresse fièrement dressée sur les rocs. L'hiver les vents s’y déchaînent et soufflent leur amertume, Et même les charognards n'osent toucher aux cadavres pendus aux créneaux. Sur ce rocher d'une inexpugnable virginité, Écrin de souffrance bâti par les revenants, Rôdaillent les esprits maudits, Qui envoûtèrent ces murs depuis leur achèvement… Par delà les tureaux s'ébruitent les légendes séculaires, Et superstitions contées par les disciples de l'imposteur. Ne reste aujourd'hui que la puissance de ces pierres Sur cet éperon isolé où j'ai tant crié mes douleurs. Du haut du donjon, par dessus ces hourds, J'ai revu les souvenanges de batailles Qui s'ensauvent par les brèches des siècles. Puis dans une cave obscure, Tel un temple noir dédié au ghiâbe, Tant de mes rêveries furent réduites en poussières. Et par d'étroits couloirs et d'inaccessibles souterrains, J'ai enfin pénétré les mystères d'un majestueux repaire…
4.
5.
…Edifié par de lugubres étrangers aux confins des bois noirs, Abritant seigneurs et bandits accompagnés par la bête, Soumis au destin diabolique d’une malédiction lointaine Qui poussa à occire l'évêque anglois au pied de l'autel. Dans cette forêt ensorcelée, Tournoient des hordes maudites d’ombres mouvantes, Autour du donjon sept fois damné, Les épées battent les flancs De montures aux naseaux fumants Guidées par des ardeurs meurtrières… S'achevaudant péniblement sous une lune douloureuse, Les soldats de Saint-Georges passent le tombeau de la sainte, temple délabré. Ils surent bientôt qu’à l’Ours, Les pieux et vaillants seigneurs Se croisèrent au tombeau du grand sacrifié Puis embrassèrent la cause des ennemis du christ. À ces dires, les assaillants fuient terrifiés, Se persignent et rejoignent au loin Prat et sa chapelle, Ces arcandiers ne porteront point leurs lames ici… Puis ils entendirent conter l’histoire De la dame qui y fut jadis séquestrée, Mise dans un sarcueil et plongée dans ce tombeau, Vivant des heures inquiétantes de deuil et de tristesse, Depuis le retour de son seigneur, fantôme décharné Ayant assouvi sa vengeance sur son traître fiancé. Dans ces murs se morfondent encore Ilderim, Spectre hâve et sanglant pendu dans les oubliettes, Et Humbaud, à son tour éternellement piégé, Condamné à dévorer sa propre chair…
6.
L’aversion des prêcheurs distillant de vaines espérances Et la négation de leur foy M’ont valu les griefs de félonie et lâcheté… C'est en cette vieille ville d'Hérisson que je fus condamné À estre de la cordelle pendu et bruslé, à faire pénitence dans la solitude où les voix égilent. Sous les murs crevassés où je traîne ma carcasse, Celle qui m'était promise se recueille dans la tristesse de ses deuils. Avec la corde je ne fais plus qu'un, Dans l'humidité, la crasse et les arantelles, Sous les huées stridentes des vents, Dans la plus noire oubliette Où pendent d'autres dépouilles desséchées, Calabres regauties laissées croupir sans secours… Devenant à mon tour un cadavre décharné Qu'on ne peut ramener à la vie Amorphe et famélique, Les abysses s'ouvrent enfin à mes pieds… Lorsque soudain m'est apparu Ce vieux pays qui m’a vu naître, L'automne sur le bocage, la couleur changeante des grès, Les lignes pures de ses horizons, la grâce de ses rivières, Ses obscures forteresses et leurs murailles Qui en ont vu tant passer à trépas… Et les yeux noyés de brume, regardant vers le passé, Dans la somptueuse clarté du couchant, Les silhouettes imprécises s’estompent. Dans un morne silence Je suis parti en poussière.
7.
L'office des défunts parcours les pierres des morts Dans un hiver perpétuel où les âmes errent sans but Et subissent les mutilations cruelles des siècles, Vaine piété enlisée dans la putréfaction. « Mortifiez vous et croyez en la bonne nouvelle » Admonestations impuissantes de ministres d’un dieu pitoyable Appelant à la communion de leurs saints, Plongés dans les ténèbres de la foi Par une infâme charité purificatrice. Ma dépouille alors enfouie et prostrée au fond d’une tombe Où résonnent les voix des trépassés sans confession Recouvrant bientôt la ferveur et l'imploration Que les dévots hurlent dans l'offertoire… In paradisum deducant te angeli In tuo adventu suscipiant martyres Et perducant te in civitatem sanctam Ierusalem Célébrant un cérémonial sordide visitant le séjour des morts, Les flambeaux sacrés s'éteignent pour m’emporter vers une renaissance. Par cette natalis retrouver une pureté triomphante Loin de la déploration d'une vie insignifiante et miséricordieuse, Par le sacrifice saint d'expiation arriver au repos éternel, L’âme épurée de désespérantes visions béatifiques et pieuses… Priez, priez pour vos âmes car la mort à mon visage Vous saurez désormais qu'il n'y pas de sommeil rédempteur, Le premier né d'entre les morts ne consolera pas votre peine. Quand paraîtra le christ, ce martyr imparfait, Vous paraîtrez avec lui en pleine gloire dans une neige de cendres… Enfin pour moi sonne le glas Mon âme est inconsolable et noire De retour de ma décrépitude Je reviendrai triomphant et auréolé de gloire.

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Complete tracklist :
01- Offertoire
02 - Auries
03 - Ours
04 - Majestueux Repaire
05 - Chevalier Maudit
06 - Tour du Pendu
07 - Messe des Morts

Created in 2001 by ARDRAOS , SÜHNOPFER plays melodic & medieval black metal, agressive & melancholic, inspired by medieval landscapes and religious obscurantism.
After 3 demo-tapes released between 2001 and 2004, a mini-cd entitled L’Aube des Trépassés was released in 2007, paving the way for more extensive and professional achievements. In 2010, Nos Sombres Chapelles settles SÜHNOPFER own style: the riffs are alternately melancholy, cold, violent and melodic guitars and bass are complemented by complex harmonies and screamed vocals. The songs deal with medieval themes with an introspective dimension. All texts are written in French and Old French, which adds a specific identity in a traditionally english speaking scene.
After years of work, 2014 will mark the release of Offertoire in continuity of the previous album, with a religious atmosphere, chivalry and intense, and yet most successful compositions where nothing is left to chance, SÜHNOPFER delivers an unique kind of what is French Black Metal inspired by medieval times.

credits

released February 2, 2015

Sold out

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