C'est l'heure où la nuit fait avec l'aube son troc.
Dans un pays lugubre, en sa plus morne zone,
Précipité, profond, massif comme le Rhône
Un gave droit, muet, huileux, mou dans son choc,
Sol gris, rocs, ronce, et là, parmi les maigres aunes,
Les fouillis de chardons, les courts sapins en cônes.
Des corbeaux affamés qui s'abattent par blocs !
Ils cherchent inquiets, noirs dans le blanc des rocs,
Tels des prêtres, par tas, vociférant des prônes,
Ils croassent, et puis, ils sautent lourds, floc, floc !
Soudain, leur apparaît, longue au moins de deux anges,
Une charogne monstre, avec l'odeur ad hoc !...
Ils s'y ruent ! griffes, becs taillent,
Acharnés jusqu'au soir, depuis le chant du coq,
Ils dévorent goulus la viande verte et jaune
Dont un si bon hasard leur a fait large aumône.
Puis, laissant la carcasse au nette qu'un soc,
Se perchant comme il peut, tout de bric et de broc,
Dans un ravissement que son silence prône,
Au dessus du torrent, le noir troupeau mastoc,
Immobile, cuvant sa pourriture, trône.
Sous la lune magique aux deux cornes de faune.
LES ACTEURS DE L’OMBRE PRODUCTIONS is an association bringing passionate people together, all volunteers. Our vocation? Presenting bands we love, usually coming from nowhere!
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On ne frappe pas un homme à terre : c'est ce que dit la règle mais NONE a déjà prouvé qu'il ne les suivait pas et si son album éponyme retirait toute perspective de béatitude spirituelle, Life has gone on long enough, son deuxième opus, nous interdit l'accès au bonheur terrestre. La vie n'a aucune substance et la production plus distante le confirme. Le DSBM s'empare de textures sonores blues, mettant en relief une dépression urbaine. Les cris partent en fumées : ne restent que les pleurs... Jordan Vauvert
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NONE a opéré un virage dans Where Life Should Be et ça se confirme davantage dans Damp Chill of Life. Le temps des métaphores est révolu : l'humidité froide, c'est celle des larmes qui coulent sur le visage à cause de la dépression. Tout pleure dans cet album : les guitares typées DSBM grésillent, les solos ("The Damp Chill of Life", "It's Painless To Let Go") sont liquides et coulent, les voix prennent à la gorge ; même le piano, étranglé par les sanglots ("Cease"), est aphone. Insoutenable... Jordan Vauvert